Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pendant que le capitaine Legonidec remettait tout en ordre à son bord, les voyageurs faisaient de longues promenades à travers la ville, dont ils visitaient, avec toutes les apparences de la curiosité la plus vive, les magnifiques monuments.

Quinze ou dix-huit jours s’écoulèrent ainsi.

M. Maraval, cela avait été convenu dès le commencement du voyage devait se séparer de ses amis à Anvers et retourner en Espagne par terre à travers la France.

Mais le moment de la séparation arrivé, au premier mot prononcé par son ami, Olivier l’arrêta net, en lui déclarant qu’il ne consentirait pas à se séparer encore de lui, ne sachant pas s’il le reverrait jamais.

Doña Dolorès se joignit à son mari et insista pour que don Jose ne les quittât pas encore.

— Rien ne vous presse, dit Olivier, laissez-nous le plaisir de vous conduire à Cadix et de vous rendre à votre chère femme, que vous avez si longtemps oubliée pour nous ! Personne ne s’occupe plus de moi à présent en Espagne ! fit-il avec un soupir étouffé. Dolorès et moi, nous serons heureux de passer quelques jours avec vous dans votre charmante famille, et de revoir doña Carmen, moi surtout, parce que, à une autre époque, elle a été si bonne !… Nous n’avons rien à redouter : personne ne nous connait ; nous sommes sous la protection du pavillon français. Ne nous refusez pas cette faveur !

— Mon ami, ce serait, soyez-en convaincu, un grand bonheur pour moi et ma famille de vous posséder près de nous ; mais, ajouta-t-il en riant, puisque vous me demandez une faveur, cela de-