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Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/66

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Il avait voulu accompagner M. Maraval, Olivier et doña Dolorès dans leur excursion à travers l’Andalousie ; il trouva le moyen, en quelques jours, de se rendre presque indispensable aux voyageurs, qu’il amena, sans jamais les interroger directement, à lui raconter tout ce qu’ils pouvaient sans danger lui révéler de leur histoire.

Ce récit, fait en plusieurs fois, pour ainsi dire par saccades, sembla beaucoup intéresser et augmenter, ou du moins parut augmenter l’affection que don Carlos de Santona portait aux jeunes gens.

Ceux-ci s’étaient laissé séduire par ce charmant et aimable vieillard ils l’aimaient et se sentaient de plus en plus attirés vers lui.

Lorsque le moment de la séparation arriva enfin, Olivier et Dolorès se séparèrent de cette connaissance de quelques jours comme si don Carlos de Santona eût été pour eux un vieil ami.

— Nous ne nous reverrons plus, dit doña Dolorès en lui tendant la main.

— Pourquoi donc cela, señora ? demanda don Carlos de Santona.

— Parce que nous retournons en Amérique, dit Dolorès avec un sourire triste.

— Et que jamais nous ne reviendrons en Europe, ponctua non moins tristement Olivier.

— Il ne faut jamais dire : ni jamais, ni toujours, mon cher capitaine, répondit don Carlos de Santona avec un sourire.

— Vous vous trompez cette fois, señor don Carlos : nous avons l’intention de nous fixer au Pérou, auprès de notre famille.