Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous corps et âme ?… J’ai fait mon devoir, voilà tout !

— Je sais combien tu m’aimes, je t’aime bien aussi, va, mon brave frère !

— Est-ce que j’en doute ? Et changeant de ton : Donc, ajouta-t-il, grâce à Dieu, personne ne vous a vu ?

— Personne je suis arrivé il y a à peine trois quarts d’heure.

— Alors, tout va bien.

— Et son mari ?

— Pas l’ombre d’un soupçon il est à mille lieues de se douter de ce qui se passe. Si fin qu’il soit, cette fois il a trouvé son maître ; cependant, soyez prudent j’ai aperçu certaines mines suspectes, qui sentent la police à plein nez. Personne ne se doute de votre présence à Madrid ?

— Je n’ai parlé à âme qui vive, si ce n’est à toi.

— Tant mieux, veillez cependant ; le duc, par sa position, dispose, vous le savez, de moyens formidables.

— Mes précautions sont prises ; d’ailleurs cette nuit même j’aurai quitté Madrid.

— Si le roi apprenait jamais que vous avez abandonné votre poste !…

— Je serais perdu mais, rassure-toi, je n’ai rien à redouter.

— Dieu le veuille !

— Je ne te répéterai pas tes instructions ?

— C’est inutile ; reposez-vous sur moi.

— Le médecin est sûr ?

— Je réponds de lui.

— D’ailleurs, avec de l’argent…