Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/260

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est évident, pour moi, que ces femmes, quelles qu’elles soient, sont amenées ici par l’ordre d’Olivier lui-même.

— Je pense comme vous, mon cher Ivon ; du reste nous ne tarderons pas à savoir à quoi nous en tenir, car dans quelques instants elles seront à bord.

M. Maraval et Ivon Lebris s’approchèrent alors de la coupée.

En ce moment la baleinière accosta, et M. Mauclère, ôtant son chapeau, offrit respectueusement la main à l’une des dames pour l’aider à monter sur le navire.

Grande fut la surprise de M. Maraval lorsque, dans les trois personnes arrivant si à l’improviste à bord du Hasard, il reconnut don Diego Quiros de Ayala, doña Maria Quiros, sa femme, et doña Dolorès Quiros, leur fille.

Dans le premier moment, il se crut dupe d’une de ces ressemblances fortuites, comme parfois le hasard se plait à en produire ; mais bientôt force lui fut de se rendre à l’évidence, de s’avouer à lui-même qu’il ne se trompait pas, et, que c’étaient bien ses amis qui arrivaient.

— Pardieu ! murmura-t-il à part lui, voilà une singulière rencontre, et qui va désagréablement compliquer la situation de mon pauvre ami ! Pourquoi diable aussi est-il si malencontreusement amoureux d’elle ? N’a-t-il pas déjà assez de soucis ? Le ciel confonde l’amour et les amoureux !

Tout en grommelant ainsi entre ses dents, M. Maraval s’était approché avec empressement des nouveaux venus et leur avait adressé les plus sincères compliments.