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CHAPITRE XII.

COMMENT FERNAN NUÑEZ DÉCOUVRIT UNE PISTE, ET CE QUI EN ADVINT.


Talca, ou San-Agustin, et non Jan-Agustin, comme le dit par erreur M. Malte-Brun, est bâtie sur la rive droite du Rio-Maule ; elle occupe le centre d’une belle vallée, à égale distance de Concepcion et de Santiago de Chili, capitale de la république. Le petit port de Maule la relie à la mer ; ce port, très-sûr, a une barre fort dangereuse qui toujours s’opposera à son extension.

On assure, mais cela n’est pas prouvé, que Talca a été fondée par Valdivia ; ses maisons sont grandes, bien bâties, commodes, avec toits en terrasse ; les rues sont larges, les places spacieuses ; l’Alameda est une des plus charmantes promenades qui soient.

Sous la domination espagnole, cette ville était fort riche ; elle faisait un grand commerce avec tout le littoral, à cause de ses mines d’or et de ses collines d’améthystes, dont l’exploitation prospérait.

La proclamation de l’indépendance porta d’abord un coup fatal à son commerce, en causant l’émigration forcée des Espagnols : elle fut ruinée et dépeuplée du même coup. À l’époque où se passe notre histoire, sa population était à peine de quatre mille âmes ; c’était un véritable désert,