Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/305

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— Aucune, caballero.

— Tant mieux ! répondit le cavalier en riant, alors vous ne me refuserez pas de descendre chez moi ; je serai heureux, caballeros, de vous offrir l’hospitalité, pour tout le temps qu’il vous plaira de demeurer à Talca, où vous ne resterez jamais aussi longtemps que je le désire.

— Je ne sais vraiment comment vous remercier, caballero, répondit Olivier en s’inclinant sur le cou de son cheval.

— En acceptant, vive Dios ! Ne craignez pas de me gêner en rien, je suis riche et ma maison est grande ; je me nomme don Pablo de Galvez.

— Et moi, caballero, don Carlos Madray.

— Et moi, don Pedro Medroza, ajouta Ivon ; ces deux personnes sont nos serviteurs, l’un est Colombien, l’autre Français.

— Très-bien ! caballeros ; vous me causez une véritable joie ; je n’ai donc pas perdu ma journée. Je ramène des hôtes, et des hôtes d’importance !

— Vous faisiez sans doute une promenade hors de la ville, señor don Pablo ?

— Non pas, je suis allé visiter une de mes chacras, située à cinq ou six lieues d’ici ; je revenais tout triste et tout ennuyé, lorsque ma bonne étoile m’a fait vous rencontrer tout juste à point pour me rendre ma bonne humeur envolée depuis le matin.

— C’est trop de gracieuseté, señor don Pablo !

— Nullement, je dis ce que je pense. Est-ce que vous êtes commerçants ?

— Non, répondit Olivier en souriant.

– Militaires, sans doute ? il y a quelque chose en vous qui le fait supposer.