Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/324

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

publique ; il approuve complétement les moyens que nous voulons employer et dont l’exécution vous est remise. Voici les actes : ils sont dressés, signés par le président et contre-signés par le ministre de la justice. Seul, le nom du coupable est en blanc ; ce blanc, c’est moi qui le remplirai, mais seulement après l’aveu explicite du coupable lui-même.

— C’est bien, répondit froidement Olivier cet aveu, vous l’aurez, colonel.

Nous avons raconté ce qui suivit ; comment, en voyant surgir devant lui les deux hommes qu’il croyait morts, l’assassin, accablé par l’évidence, avait perdu la tête et s’était enfin dénoncé lui-même, avec cette sauvage forfanterie qui était le côté saillant de son caractère, et sur laquelle comptait surtout Olivier pour le faire tomber dans le piège qu’il lui avait si adroitement tendu.

Le colonel remit alors au corsaire la condamnation prononcée par le président contre l’assassin, contre-signée par le ministre de la justice, et enfin par lui, colonel Obregoso, comme gouverneur de Talca ; et une plainte formulée par le consul français à Valparaiso et adressée au président de la république chilienne, réclamant justice du crime commis par Estremo Montès, sujet espagnol, sur la personne de don Diego Quiros, sujet de la république d’Andorre et placé sous la protection de la France ; enfin une lettre du président de la république, assurant le consul français que des ordres avaient été immédiatement transmis à Talca pour que bonne et prompte justice fût faite de l’assassin. L’arrestation d’Es-