Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/51

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— C’est précisément pour cette raison que j’ai été choisi, dit Ivon en riant.

— Cher ami, dit Olivier, moi aussi je veux voir les courses, et autre chose encore. J’ai ta parole ; je compte sur toi ; à ce soir.

— Ainsi, tu persistes ?

— Plus que jamais ; prépare donc tout ainsi que nous en sommes convenus, pour ce soir huit heures, quand les lanchas de Santa-Maria viendront embarquer les pièces à eau vides.

— C’est ton dernier mot ?

— Le dernier, matelot ; je compte sur toi.

— C’est bien puisque tu l’exiges, je le ferai.

— Merci, Ivon. Maintenant séparons-nous jusqu’à ce soir huit heures.

Ils se serrèrent la main et se tournèrent le dos.

Olivier se dirigea vers l’avant et monta sur le pont par le premier panneau, tandis qu’Ivon, au contraire, monta par le panneau de l’arrière.

— Hum ! pensait Olivier, tout en passant d’une batterie dans l’autre jusqu’au pont, mon matelot Ivon s’est rangé subitement à mon avis, lui qui, quelques instants auparavant, combattait mon projet si énergiquement ; il doit ruminer quelque chose dans sa tête bretonne ; je veillerai sur lui, quoi qu’il arrive.

De son côté, Ivon Lebris grommelait entre ses dents :

— Nous sommes à deux de jeu, mon camarade ; tu n’en es pas où tu crois ; nous verrons qui aura le dernier.

Cependant les équipages s’étaient remis au travail sur toute l’escadre.

Les canots avaient été mis à la mer les na-