penché sur l’eau, à une certaine distance. Canfield aperçut le rocher mais ne put distinguer le canot, tant il était bien caché dans une anfractuosité. Après avoir fait quelques pas, il reprit la conversation.
— Comment vous y prenez-vous, Oonomoo, pour avoir des canots un peu partout ? vous auriez de quoi réunir une vraie flotille ?
— Il y en a deux, — trois, — vingt, et plus encore, partout : sur le grand Miami, — le petit Miami, — l’Ohio, — le Soty, — l’Hocking, — le Mussygum, — l’Wabash, — ailleurs encore, — dans tous les lieux où je vais.
— Et vous trouvez occasion de tous les utiliser ?
— Oui : l’hiver dernier sur l’Wabash j’ai passé deux jours à ramer sur la neige épaisse. Quelquefois j’en perds.
— Et comment se trouvent-ils en ces différents parages ? Vous les y conduisez vous-même ?
— Oui : je les construis moi-même, je les conduis, je les répare.
Le jeune officier allait répliquer lorsque le Huron posa vivement la main sur sa bouche pour l’arrêter. Leur causerie avait eu lieu à voix si basse qu’elle n’aurait pu être entendue à un pas de