C’était un spectacle terrible : tout autour, la meute hurlante des Shawnees dont le cercle se rétrécissait ; au milieu, le brave fugitif ferme comme un rocher, les pieds dans le sang répandu par ses blessures, mais toujours redoutable. Dans ses yeux s’était allumée une flamme terrible ; sa noble tête redressée se rejetait en arrière avec son corps pour se préparer à prendre élan. La main droite levée, prête à frapper, la main gauche étendue pour protéger sa femme, Oonomoo se présentait à la bataille dans une attitude héroïque et redoutable.
À ses pieds, Flwellina agenouillée, priait, la pauvre femme, moins pour elle que pour ceux qu’elle aimait et qui s’exposaient les premiers à la mort.
Un peu en arrière, Niniotan, toujours caché, faisait feu sans relâche, et à chaque coup abattait un Shawnee.
Mais c’était surtout à Oonomoo que s’attaquaient ces derniers : néanmoins ils ne s’avançaient qu’avec un frisson de terreur.
Un Shawnee de taille gigantesque bondit en avant avec un hurlement de rage : Oonomoo balança son tomahawk et le lança. La lame bril-