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les drames du nouveau-monde



comprimer la douleur prête à éclater, les yeux fixés sur ce qui était ses parents.

Le bon vieillard posa paternellement sa main sur sa tête et lui dit :

— Niniotan se souviendra des dernières paroles d’Oonomoo : il restera un guerrier chrétien, et lorsque son esprit quittera la terre, il ira rejoindre son père et sa mère aux heureuses Terres-de-chasse dans le ciel. — Niniotan, mon enfant, je t’offre un asile dans notre demeure ; tu y resteras aussi longtemps que tu voudras. Ta mère y a passé sa jeune enfance, et je lui avais appris la crainte et l’amour de Dieu. Veux-tu venir avec moi ?

— Niniotan n’oubliera jamais les paroles d’Oonomoo, répondit l’enfant en dialecte Huron ; son cœur reste chaud pour le bon Père de Flwellina, il s’en souviendra toujours. Mais les bois sont la maison de Niniotan, le gazon vert est son lit, le ciel bleu sa couverture. Niniotan veut y rester.

À ces mots, l’enfant se détourna vers la forêt et disparut dans ses profondeurs solitaires.

Par les soins du capitaine Prescott, les corps