Page:Aimard - Rayon de soleil, 1866.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
60
les drames du nouveau-monde



nait point à leur peuplade ; alors, replaçant tout dans la position première, ils s’étaient embusqués çà et là, le fusil armé, prêts à surprendre leur proie sans méfiance.

Seulement, ils avaient mal replacé l’aviron. Cette inadvertance devint pour eux une source de vifs déplaisirs.

Au bout d’une demi-heure, le canot avait progressé seulement de quelques lignes vers la rivière. Ses mouvements s’étaient opérés d’une manière tellement circonspecte que les Shawnees n’avaient rien vu.

Au bout d’une autre demi-heure, l’esquif avait continué sa route et gagné du terrain. Les Shawnees, plus occupés d’écouter le bruit que ferait l’inconnu en arrivant, que de surveiller le canot, continuaient à ne rien voir. D’ailleurs le rusé Huron avait soin d’entraîner aussi les broussailles environnantes, de façon à dissimuler la marche progressive de la barque.

Au bout d’une heure et demie, le canot avait avancé d’un pied. Tout allait bien ; il n’avait plus qu’un court espace à parcourir pour être à l’eau ; le terrain, parfaitement uni, n’offrait aucun obstacle.