— Vive Sacheverell et pillons la Banque d’Angleterre ! Hourra ! » hurlait la foule à pleine voix.
VII
La nouvelle de ces désordres était parvenue au comte de Sunderland à Whitehall : il se rendit sur-le-champ au palais de Saint-James pour rendre compte à la reine de ce qui se passait et lui exprimer ses inquiétudes.
« Je suis peinée, mais non surprise, milord, répliqua Anne : ces troubles sont la conséquence naturelle des poursuites exercées contre le docteur Sacheverell.
— Mais qu’ordonne Votre Majesté ? demanda Sunderland ; sacrifiera-t-elle la vie et les biens de ses sujets aux fureurs de cette populace effrénée ?
— Assurément non, milord, répondit la reine ; que la garde à pied, les Horse-Guards, prennent immédiatement les moyens nécessaires pour la disperser.
— La personne sacrée de Votre Majesté ne saurait rester ainsi sans défense, répliqua le comte.
— Ne craignez rien pour moi, milord, ajouta Anne ; le ciel me gardera. Je ne crains point d’être insultée par mon peuple, et je me montrerais à lui sans inquiétude ; dispersez les rassemblements comme je vous l’ai dit, mais qu’on agisse de manière à éviter autant qu’on le pourra la moindre violence. »
Sunderland retourna au Cock-Pit, où il trouva le lord chancelier, le duc de Newcastle et quelques autres seigneurs.
On délibéra de nouveau, puis on fit appeler le capitaine Horsey, et le comte lui ordonna de monter à cheval sur-le-champ et d’aller arrêter l’émeute.
« J’hésite à obéir à Votre Seigneurie, répliqua Horsey, à moins que je ne sois dégagé de toute responsabilité ; apparte-