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CHAPITRE V

L’ATHLÈTE

La religion Olympienne pourrait aussi bien être dite Olympique. Le dieu c’est l’homme parfait. Que la valeur soit toute dans l’homme, et qu’il n’ait rien à envier du volcan, du boa, du loup, c’est une idée capitale ; c’est même l’idée capitale. Aussi est-ce d’une vue courte de refuser les dieux à forme humaine, et de revenir, en croyant avancer, à l’adoration de toutes les forces et de la nature brute. Et l’homme s’égare encore, ou plutôt reste en chemin, lorsqu’il adore de préférence la partie brute de l’homme ; car cette partie n’est toujours que nature aveugle, nature plus forte que