Page:Alain - Les Dieux, 1934.djvu/320

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sanctuaire, plus d’une source, et plus d’un autel. C’est toujours sacrifice, c’est toujours puissance, c’est toujours Jupiter, c’est toujours Pan. Toutefois, comme l’aigle au côté de Jupiter, ainsi est la puissance, désormais subalterne ; et à ses côtés on ne voit rien. Loin de puissance, au carrefour, on voit un homme supplicié sur deux bois en croix. Je ne pense pas qu’on puisse débrouiller ce texte d’images, ni même qu’on ose l’essayer, si l’on n’a d’abord quelque idée des embarras et des contradictions que la notion d’esprit porte en elle, au désespoir, souvent, de ceux qui ont cru la former. Prenons donc sérieusement l’esprit, pour une sorte de revue des données, si l’on peut parler ainsi, de ce qui n’est jamais donné ni fait, et en un mot de l’éternel absent.

Le premier et suprême paradoxe, c’est que l’esprit n’est point. Nous avons de sévères méthodes pour retenir ce qui est. Ces filets sont d’idées et sont jetés dans l’ex-