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Page:Alain - Les Dieux, 1934.djvu/33

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est, à bien regarder, mon objet principal dans la présente recherche ; car ces grandes écritures sont réellement des Dieux. Mais, ce qui est surtout à remarquer, c’est qu’il n’y a point de vraisemblance à supposer que ces caractères disent jamais autre chose que le vrai de l’homme, et par conséquent le vrai de l’histoire. Ce n’est pas que l’homme soit toujours divin dans son geste et dans son œuvre ; et sans doute on y trouverait du mauvais comédien, ce que le fou met en grand relief. Mais aussi les œuvres, qui sont des empreintes, ne sont pas toutes l’objet d’une égale piété. Les puissantes œuvres, celles où l’on pressent quelque chose qui vaut la peine de deviner, sont aussi des centres de prière, de miracles, et de pèlerinage ; c’est-à-dire que le fidèle, devant ces images de l’homme, se trouve remis en sa vraie condition, et réconcilié à lui-même, par une meilleure attitude. Aussi ces œuvres sont conservées. Mais de plus elles sont imitées, et d’autres artistes ap-