Page:Alain - Les Marchands de sommeil, 1919.djvu/46

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Aussi ceux qui traitent les questions me font-ils souvent l’effet de bateleurs qui soulèveraient de faux poids. On voit bien qu’ils n’ont pas assez de mal, et qu’ils ne tiennent rien de lourd dans leurs mains. Et en vain ils feignent d’être fatigués ; nous ne les croyons point, car leurs pieds ne s’incrustent pas dans la terre. Aussi sur les vrais poids, sur les rochers qu’il faudrait soulever, leurs mains glissent, emportant un peu de poussière. La foule regarde et ad-