Page:Alain - Les Marchands de sommeil, 1919.djvu/54

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Mais j’ai parlé assez longtemps. Vous n’êtes pas habitués, amis, à m’entendre parler si longtemps tout seul. Ce n’est pas le lieu, ce n’est plus le temps de livrer à vos discussions ces idées que je vous ai jetées, un peu pressées et vives, afin de vous réveiller encore une fois. Ainsi l’on jette au visage d’un dormeur de vives gouttes d’eau fraîche. Elles brillent un peu ; elles frappent et saisissent ; et bientôt elles ne sont plus qu’invisible vapeur, dans le grand