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CHAPITRE VI

DU COSTUME

Il est assez clair que le costume change les attitudes et les mouvements, toujours en les réglant et modérant. Cela est visible surtout dans les costumes d’apparat ; il suffit de citer les chapes, les manteaux de couronnement et l’ancien hausse-col des militaires. Le costume de religion vise à donner au corps l’immobilité sans contracture, ce qui se connaît principalement aux épaules, aux bras, à la tête ; la chape s’oppose à ces mouvements de tête en arrière, qui déplacent l’attention et permettent l’arrogance ; chacun comprend que la démarche et les moindres gestes dépendent de ces conditions imposées à la tête, aux épaules, aux bras. Observez que la messe diffère des vêpres ; l’officiant de la messe a plus de carrure, plus de mouvement et plus d’autorité ; c’est la prière du matin continuée. Les vêpres sont déjà prière du soir, retour sur soi, méditation vers soi et vers la terre, préparation au repos. Il y a certes un art de porter le costume ; mais le costume aussi porte l’homme.

Le manteau de cour, surtout royal, permet plus d’autorité, et une majesté plus active. Mais ici encore les mouvements brusques sont rendus impossibles, par ces draperies compliquées, lourdes, par cette queue et la suite des porteurs de queue. Un page est