Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/142

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si bien nées, si admirablement éduquées qu’elles en étaient effrayantes ! Moi, je rêvais tout bêtement d’une simple petite camarade, franche, gaie et bonne… Et je l’ai trouvée sur mon chemin de tous les jours. Elle n’a rien fait pour m’attirer, loin de là ! Je croyais même lui être antipathique. Et puis, au coup de tocsin, tantôt, nos cœurs ont pris le branle à l’unisson. Me renieras-tu, dis, parce que je veux épouser Thérésine Jouvenet ?

— Ah ! c’est elle ! fit Hélène, reprenant le souffle dans un soupir d’allégement.

Et, nouant les bras au cou de Jean, elle envisagea son frère avec une indulgente affection.

— Mon pauvre grand, je n’avais pas prévu ton choix. Mais il ne s’ensuit pas que je le désapprouve, au contraire. T’avouerai-je que je m’inquiétais de ton avenir, te sachant généreux, un peu impulsif, exposé à être dupe ?… Et me voici soulagée, connaissant du moins la belle-sœur que tu te proposes de me donner. Si elle est dénuée des avantages de la fortune, — comme certains le lui reprocheront, — je la sais abondamment pourvue du côté du cœur et de l’esprit.

— Alors, alors… Hélène, je puis la placer