Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/147

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de Fabert dans la sienne. Le silence de cette seconde la rendit presque solennelle. Lorsque le directeur eut regagné son vieux logis à tourelles, longtemps il arpenta, tête penchée, le cabinet hexagonal, tapissé de livres et de gravures, refuge de ses méditations. Puis ouvrant un secrétaire d’acajou, il fit jouer un tiroir secret, en retira une lettre froissée, couverte d’une écriture irrégulière et la considéra d’un air de dégoût.

— Que ferais-je de cela ? Ah ! Serge ! Serge ! Si je n’avais pensé, en ce jour affole, à fouiller le caoutchouc laissé dans l’auto et à enlever ce papier, insoucieusement enfoui au fond de la poche, que serait-il advenu ? Qu’auriez-vous dit, pauvre Hélène, si vous aviez connu l’entrevue fixée à l' Hermine de Bretagne ?

Rejetant la lettre qu’il ne maniait qu’avec répugnance, Fabert se laissa tomber sur le fauteuil du bureau. Il posa ses mains sur son visage, et ses mains tremblaient. Ainsi qu’il en arrive aux solitaires, ses pensées lui échappaient en des soliloques indistincts.

— Si elle savait ?… Quelle ternissure à son idéal ! Qu’arriverait-il ? Ses regrets s’atténueraient ! L’avenir se dégagerait. Elle se retrouve-