Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/157

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telain de la Chènetière regrettait les lettres de cachet, qui permettaient à un oncle légitimement courroucé de coffrer un vaurien de neveu. Et écumant de rage, piétinant, il protestait avec une violence croissante :

— Jamais ! Jamais ! Jamais ! nous n’accepterons cette dactylo ! Une fille que tout le monde ici a connue pauvre, faisant elle-même son ménage, et se rendant à l’usine en mercenaire ! Oser nous proposer cela pour nièce, ah ! fi !

— Je me suis toujours méfiée de cette créature ! renchérit Mme Boulommiers. Elle a su habilement tendre ses filets. L’oison s’y est laissé prendre ! Tant pis pour lui !

— Un propre à rien que nous avons comblé de bienfaits et qui nous a récompensés par la plus noire ingratitude ! récriminait M. Boulommiers, se servant de tous les clichés mélo dramatiques qui tramaient dans sa mémoire. Eh bien ! si nous n’y pouvons rien, qu’il se déshonore à l’aise ! Il ne nous abaissera pas avec lui ! Quant à moi, je le répudie sans rémission ! Il n’est pas de mon sang, Dieu merci !

— Je suis assez malheureuse et vexée qu’il soit du mien sans qu’on me le reproche ! gémit