Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/159

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— Nous y voilà ! éclata Mme Boulommiers, saisissant avec promptitude l’occasion de déverser sur sa nièce sa fureur et son ressentiment. Tout ce que tu viens de débiter montre à quel point tu es endoctrinée par l’engeance que tu laisses approcher de toi. C’est encore le pis de tout ! Ah ! ma pauvre Hélène, de quelle clique vis-tu entourée !

Elle se tourna vers son mari, la voix soudain mielleuse, mais l’œil incisif :

— Cher ami, tu es écarlate. Tu te trouverais bien de prendre un peu l’air.

— Je le crois en effet ! acquiesça M. Boulommiers qui, s’épongeant le front, gagna aussitôt

la porte avec une satisfaction évidente. Hélène eut envie d’abandonner aussi la place. Son courage naturel, sa fierté l’engagèrent à rester sur le terrain. L’adversaire, experte aux feintes, préludait sur un ton inattendu de sympathie et de commisération.

— Ma pauvre chère enfant, elles sont bien rares, les occasions où nous pouvons parler à cœur ouvert ! On croirait que tu les évites ! Sans doute, crains-tu de m’entendre renouveler des conseils qui furent mal accueillis jadis… et qui sont, hélas ! de circonstance plus que