Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/168

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gaies élégances masculines, des gants bombés aux phalanges gardent encore la forme des doigts. Avec quels attouchements tendres Hélène effleure ces précieux vestiges, ou manie les bibelots de la table à écrire, transportée du salon dans la chambre, lors de l’aménagement nouveau du chalet, par les soins de Thérésine et de Solange !

Toutes deux ont veillé à ce que les choses fussent maintenues scrupuleusement intactes, dans l’ordre ancien. L’encre reste desséchée dans le récipient de cristal. Le porte-plume d’argent garde sa plume rouillée. Le papier a jauni dans le classeur. Le joli sous-main de cuir historié semble attendre que le maître l’entr’ouvre.

Hélène, épuisée par cette longue incantation, se laisse tomber sur le fauteuil placé devant la table. Machinalement, elle soulève le plat de cuir ciselé et patiné, feuillette le cahier de papier buvard, placé à l’intérieur, et maculé d’hiéroglyphes. Elle se rappelle : Serge écrivit, le samedi soir, quelques lettres qu’il alla lui-même porter à bicyclette jusqu’à la poste de Saint-Brévin-les-Pins. Alors ces pages, fermées depuis lors, furent, en dernier lieu, frôlées par