Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/21

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Cette barbe blanche, épanouie par un sourire de fine bonhomie, ces yeux si vifs, embusqués sous des sourcils neigeux, ce feutre cabossé enfoncé sur la chevelure argentée, ce pardessus jeté sur les épaules, manches ballantes, c’était bien lui, le vieil et incomparable ami ! Mais que faisait-il là, le sédentaire, qui, si difficilement, quittait les Watteau et les Tiepolo de son cher Musée ?

Thérésine fondait sur le vieillard.

— Cher bon maître, vous ici ! Quelle merveille !

Sans plus de préambules, il prit par le menton le petit visage brun, troué de fossettes, et y plantant deux solides baisers d’aïeul :

— En voilà une idée, finaude ! Aller enterrer un grand-oncle, — sans héritage encore, — juste le jour des noces de ton patron, et quand j’arrive vous visiter ! Ce qui fait que je devrai coucher à Saint-Pierre ce soir, puisqu’il n’y a plus de train potable pour Angers.

— Et tous ces dérangements, j’en serais la cause involontaire ? Oh ! monsieur Chavagnes, ce n’est pas uniquement pour le plaisir de nous voir, maman et moi, que vous êtes venu vous perdre ici ?