Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/25

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ployée. À la portière même, ouvrant du côté de Mlle Jouvenet, le marié se penchait, montrant en plein sa belle figure virile pour répondre, d’un sourire, au timide salut de son employée. Mais aussitôt les yeux bleus de M. Guérard se glaçaient. La figure, illuminée de joie, se couvrit d’ombres orageuses. Thérésine, surprise, chercha où était allé cet inexprimable regard de stupeur et de courroux. Derrière elle, l’inconnue du wagon, son sac à la main, le visage enflammé, suivait l’auto des yeux, avec la ténacité farouche d’une sorcière qui exerce les maléfices du mauvais œil.

— Bizarre, décidément, pensa la jeune fille intriguée.

Un peu plus loin, elle détourna la tête. La dame au plumet pénétrait dans une modeste auberge, indiquée par une branche de houx à la porte.

Mais une torpédo croisait les deux promeneurs, et le monsieur, assis près du chauffeur, apercevant Mlle Jouvenet, soulevait aimablement son feutre.

— Mon chei direct, M. Armand Fabert, un condisciple de l’École centrale et un ami