Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/27

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tante de la jeune épouse gardaient la dignité des circonstances solennelles : Monsieur, cherchant des figures connues et soulevant, de temps à autre, son chapeau, avec la grave condescendance d’un chef d’État ; Madame, élevant haut son nez bourbonien, et ne perdant pas de vue les boutons cousus dans le dos de son valet de pied, en livrée chocolat.

— Les burgraves, murmura M. Chavagnes. Ça m’étonne qu’ils ne soient pas encore comtes romains !

— Ça viendra peut-être, pour donner une noble lignée à leurs neveux ! dit Thérésine, caustique. Ah ! nous voici au cottage ! Un treillage vert comme clôture, un jardinet aux mille fleurs d’espèces vieillottes, un grand pignon aigu, coiffé d’ardoises verdies, des fenêtres cintrées, voilées de linon à damiers rouges et blancs, et sur le seuil, dans son fauteuil d’impotente, une jolie vieille femme à cheveux blancs, attendant les arrivants tout en émoi, et prête aux attendrissements morbides.

Ce mariage mettant le pays en fête, les funérailles intempestives du grand-oncle, l’absence de sa fille, la visite imprévue de M. Chavagnes, toutes ces impressions contradictoires ébran-