Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/35

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chaient bien les oreilles de M. Boulommiers. Mais un secret espoir lui venait d’utiliser à son profit, pour les prochaines élections, la popularité de Serge Guérard. Temporiser n’est-il pas le fin mot des grands politiques ?

Sur la vaste cour, limitée par les divers ateliers, se dressait un décor de kermesse : des poteaux, ornés d’oriflammes, supportant des guirlandes de verdure, encadraient les longues tables, chargées de verres, de bouteilles, de brioches et de fleurs, autour desquelles s’assemblaient les familles d’ouvriers. Onduleuse dans sa gaine de crêpe de Chine, garnie de précieuses dentelles d’Angleterre, la belle épousée, au bras de son mari, recevait avec sa grâce douce les souhaits, les effusions de ces humbles, déjà conquis par son charme. Toute rose d’émotion et de joie, Hélène, sans se lasser, mettait des baisers sur les fronts des enfants, serrait les mains des femmes, choquait sa coupe contre celles que les buveurs électrisés tendaient à bout de bras, souriait des toasts frustes et cordiaux.

— Du bonheur ! Toute la vie, monsieur et madame ! Et encore après !

— Et qu’un si beau couple ait beaucoup