Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/46

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gais marsouins qui s’ébaudissent là-bas au milieu des flots !

Il engloutissait dans la poche de son veston les lettres que venait d’apporter Nanette et sur lesquelles il jetait à peine un coup d’œil insouciant. Jamais Serge n’avait montré plus de verve entraînante, plus de sérénité, ni mieux déployé les dons brillants d’une nature pleine de force généreuse, faite pour ressentir et communiquer la joie.

Fabert, plus tard, se rappela un léger incident de leur promenade à trois, au ras des lames. Serge, quelques minutes, s’attentionna à suivre le manège d’une méduse que la précédente marée avait déposée sur le sable et qui, se laissant soulever à chaque afflux des vagues, retournait, par glissements insensibles, à son élément.

— Hein ! Fabert, le philosophe ! Regarde un peu la force de l’instinct vital. Même ce pauvre amas de substance amorphe, cette margousse à peine organisée prouve sa volonté de subsister ! Exemple à suivre ! Lutter, se défendre, agir, jusqu’au bout ! Et il redressait sur le ciel son olympique stature, prêt au défi et au combat.