Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/55

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revenait, s’accentuait en mécontentement et en inquiétude. Si malheureux qu’il fût de blâmer l’ami qu’il adorait, il s’irritait contre lui.

— Il ne devait pas céder ! C’est mal ! Si jamais elle apprenait !

Fabert revoyait, avec un frémissement de respect et de pitié, le pur et fier visage, illuminé de confiant amour, qu’il avait admiré la veille. Comment, en possession d’une félicité divine, Guérard avait-il la folie de risquer un tel enjeu ?… Armand connaissait mieux que personne certaines lacunes de cette personnalité si brillamment douée, ardente à l’entreprise, audacieuse dans l’action, mais dépourvue d’esprit de suite et de persévérance dans l’effort. Et ses perplexités actuelles s’aggravèrent de lancinantes appréhensions pour l’avenir.

Avec un infini soulagement, le délai à peine à son terme, Fabert voyait apparaître la haute silhouette et la tête blonde puissante qu’il guettait, au débouché de la rue voisine. Mais, presque au même instant, Guérard oscillait, puis s’écroulait à terre. Un remous de la foule aussitôt le cacha.

Armand, d’un élan affolé, traversa le carre-