Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/154

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tous les puits ouverts sous ses pas, allait acquérir, en la personne de cette mince fillette blonde, un guide prudent et clairvoyant. La haute raison, le sens juste de Monique s’imposèrent à l’admiration d’Adrien. Ce que pensait, ce que disait la bien-aimée devint pour lui la loi et les prophètes.

Il marchait dans une gloire. Rien ne lui coûtait plus. De retour à Poitiers, il déploya une activité insensée. Sans cesse trépidant, exultant, sous pression, il s’épandait en projets fougueux.

Le mariage conclu, on garderait tout entière cette maison de la rue des Carmes, vrai logis d’artiste et nid d’amour, avec son cachet d’archaïsme, son pignon aigu, son rideau de plantes grimpantes. Dans les salles du bas, se tiendraient des cours de musique, d’harmonie, d’esthétique, de solfège. La famille s’installerait dans les appartements d’en haut. Monique amenait avec elle sa chère maman et sa petite sœur. Adrien avait souscrit d’enthousiasme à cette clause du pacte des fiançailles.

— Quelle aimable société tu auras là, disait-il à sa sœur. Elles sont si bonnes, si affectueuses, si obligeantes !

Estelle n’y contredisait pas. Elle ne marchandait pas sa sympathie aux trois dames Françon. Mais, à la vérité, elle ne voyait plus de place pour elle dans l’existence future de son frère.