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tante Busset ! Ceux-ci ne se possédaient plus d’orgueil. Songez donc ! Voir entrer dans sa parenté un conseiller général, possédant auto, villa, hôtel ! Du coup, Estelle prenait le premier rang dans la famille. Et M. et Mme Busset parlaient de refaire leur testament. Leur neveu et leur nièce s’étant passés de leur aide, ils étaient disposés maintenant à tout leur donner.

Estelle se confinait, autant que possible, dans la maison qui lui devenait de plus en plus chère et douce. Là, tout respirait l’affection, la sincérité, la joie cordiale des saines tendresses, le plaisir entraînant du travail.

La vieille masure, sous son manteau fleuri, laissait échapper, par toutes ses lézardes, un bruissement joyeux, des sons musicaux. En bas, les pianotages, les vocalises, les exercices des élèves. En haut, le duo amoureux des jeunes mariés, les éclats de gaieté de Mlle Gaby, coupés parfois d’une maternelle remontrance.

Oh ! quels êtres simples et bons ! Estelle se reprochait, maintenant, d’avoir songé à s’éloigner. Si naturellement sa place s’était faite parmi eux ! Et maintenant, l’idée de s’arracher à ces sympathies sûres, à cette félicité tranquille, l’inquiétait jusqu’à l’angoisse.

Cette impression l’assaillait surtout lorsqu’elle