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Page:Albalat - Nella, 1877.djvu/16

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Edmond n’annonça point la nouvelle prévue,
Voulant de cette joie embellir son retour.
Des lettres de Nella l’attente était déçue :
Nella n’écrivait plus et boudait à son tour.
Lecteur, il serait triste et surtout inutile
Sur les ennuis d’Edmond de porter ton regard.
Dans un si jeune cœur l’amour semble fragile :
Edmond aimait pourtant comme au jour du départ.
Il luttait sans faiblir contre les railleries.
Ses dédaigneux amis connaissaient son passé ;
Mais, plaignant ces cœurs morts et ces âmes flétries,
Son magnanime espoir ne fut jamais lassé.
Que de fois, regardant la coupole dorée
Des monuments lointains que la brume effaçait,
Il songea, grave et sombre, à sa chère adorée
Qui, seule aux pieds du Christ, priait et l’attendait !
Un an, je vous l’ai dit, s’envole comme une heure,
Quoique un morne chagrin double le poids des jours.
Lorsqu’arriva l’instant de quitter sa demeure,
Edmond partit, léger, pour revoir ses amours.
Je ne le suivrai pas dans son lointain voyage :
Le jour de son bonheur s’était enfin levé ;
Lecteur, volons plutôt, en changeant de rivage,
Aux lieux où sans encombre Edmond est arrivé.