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DU COLLÉGE.

race et Cicéron ; et poëtes, orateurs et cervelas, se parfument à l’envi !

Voilà pour l’externe libre.

Il est une autre espèce d’externe, celui qui est en pension tout à fait ou qui va seulement travailler le jour dans une pension : celui-là est du genre mixte, il procède de l’interne du collége et de l’externe libre.

Il est mené au collège par un pion, en compagnie de quinze, vingt ou trente camarades.

Ce pion-là est encore le plastron, la bûche sur laquelle on dirige tous ses traits, tous ses coups. Un jour on lui chipe une bretelle, et tout le long de la route il a une jambe de son pantalon qui hausse et l’autre qui baisse ; le lendemain on a trouvé le moyen de rétrécir ses bottes au moyen de l’humidité, de sorte qu’il est, comme on dit, dans la prison de saint Crépin. Alors tous les élèves vont un train de poste et il lui est impossible de les suivre ; un autre jour les élèves lui ont attaché un écriteau au pan de son habit, et tous les passants lisent ce distique :

Si l’ordre était troublé par cette pension,
Plaignez-vous-en à moi : je suis monsieur le pion.

Ce jour-là tous les élèves étaient silencieux, raisonnables, mais le public, mais les boutiquiers riaient à cœur joie ! Et lui se disait : « Tiens, que c’est drôle ! Mes pensionnaires n’ont jamais été plus traitables et plus respectueux qu’aujourd’hui ;