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Page:Albanès,Les mystères du collège,1845.djvu/166

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Du 10 juillet au 10 août, tous les jours deux classes sont réunies, chacune dans un local différent, près de la Sorbonne, et présidées par deux inspecteurs de l’Université. Les collèges de Paris et celui de Versailles dirigent à ce lieu de rendez-vous les élèves sur lesquels ils fondent leurs plus grandes espérances. Ce ne sont pas les collégiens qui sont le plus sur les épines, mais les chefs et les professeurs des collèges : des succès de leurs élèves dépend leur réputation. Les élèves qui ont déjà obtenu des succès dans les concours précédents sont l’objet de toutes sortes de réflexions de la part de ceux qui, occupant les dernières places, conçoivent fort peu d’espérance. Ils flânent volontiers et écrivent sur les murs :

Miracle ! ayant la fièvre et rimant de travers,
En une heure un Rollin improvise deux vers !

ou bien encore :

Vous qui, passionnés pour la gloire,
Brûlez d’acheter à tout prix
L’insigne honneur d’avoir des prix,
Entrez ! ici se tient la foire.

Les élèves ne sont pas placés au hasard ; ils sont classés dans l’ordre suivant : Un Louis-le-Grand, — un Charlemagne, — un Henri IV, — un Bourbon, — un Saint-Louis, — un Versailles, — un Stanislas, — un Rollin ; et ainsi de suite.