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DU COLLÈGE.

Et chacun de ces jeux réunit un grand nombre d’élèves dont le teint s’anime, dont la voix annonce l’émotion et une surabondance de joie qui déborde.

Puis, sur toute la surface des cours, des élèves se croisent et se heurtent en tous sens, se font des espiègleries, des niches. Et chacun rit, et chacun se pousse à l’envi.

Et pour peu qu’il y ait bousculade, vous entendez soudain mille voix d’élèves : Ah ! ah ! ah !

Au milieu de ce beau, de ce sublime tintamarre, on entend de tous côtés : À vous, balle ! mais la balle a été à gauche au lieu de suivre la droite ligne, et voilà qu’elle tombe juste au centre d’un groupe, qui s’en empare. On veut la reprendre, elle est disputée ; les deux jeux sont troublés, et il arrive tout le contraire de ce qui se passe chez les personnes raisonnables quand elles jouent : c’est que l’on rit bien plus fort, excepté cependant ceux que les pions ont punis, et qui sont ce qu’on appelle au piquet ; mais c’est un léger nuage qui obscurcit un instant un beau ciel. Aussi nous reprenons.

Le collégien ne se borne pas aux jeux que nous venons de citer ; ses plaisirs sur ce point il les varie à l’infini ; Diversité, c’est sa devise. Aussi la balle au mur (celle-là a fondé plus d’une réputation, et laissé souvent des souvenirs que la tradition collégienne conserve), la balle au long, la balle au pot,