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III


Quand Ulysse revit son île bien-aimée,
Quand du toit paternel la légère fumée
Apparut à ses yeux,
La guerre et ses périls, la mer et ses naufrages,
Et ses amis, qui, las de ces trop longs voyages,
Dormaient sous d’autres cieux,

Ulysse oublia tout. La terre nourricière
Fait les pas plus légers et l’âme plus légère
A celui qui revient :
Qui de nous, embrassant ceux qui vivent encore,
Des pauvres endormis que la terre dévore
S’informe ou se souvient ?