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LEON-BATTISTA ALBERTI.

dans la seconde moitié du XVIe siècle, porta cette science à peu près à son apogée.

La jeunesse d’Alberti, passée dans l’exil à Venise, à Bologne, à Rome, fit que, se sentant peu expert dans le toscan, sa langue maternelle, il dut étudier ce bel idiome, devenu le langage littéraire de toute l’Italie. Je crois que la prédominance du latin dans ses études fut encore bien plus la cause de cette difficulté à écrire dans ce qu’on nommait la langue vulgaire. N’en fut-il pas de même pour notre Guillaume Budé, le premier érudit de son siècle, de l’aveu de tous ses contemporains ? Dans son livre de l’Institution du Prince, écrit exceptionnellement en français, il avoue que ce langage lui est peu familier et s’en excuse auprès du roi François Ie : « Et me tiens pour tout asseuré… que supporterez bénignement les fautes d’ignorance tolérables, entendu que l’œuvre est faict en stile françois, peu à moi exercité. »

Presque tous les écrits d’Alberti sont en latin. Itre libri dell’Economia, traité qu’il écrivit en italien pour ses parents, mal familiarisés avec la langue latine, est considéré comme n’étant pas d’un toscan très-pur. On sait qu’il le fit à Rome, assez promptement, âgé de moins de trente ans. Cet ouvrage n’a pas été imprimé. Filippo Valori écrit qu’on le con-