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LEON-BATTISTA ALBERTI.

tint au jeune patricien sur la montagne des Camaldules. Ce bel ermitage, fondé par saint Romuald en 1009, est situé vers les sources de l’Arno, à huit lieues d’Arezzo, à une quinzaine de lieues de Florence. Du sommet des montagnes qui l’environnent, on peut apercevoir les deux mers qui baignent, l’Italie.

Landini raconte que, pendant les chaleurs de l’été, s’étant rendu, avec son frère, à leur villa de Cosentino, il leur prit fantaisie d’aller se récréer au bois des Camaldules. Là, avant d’atteindre les ermitages, ils rencontrèrent Laurent et Julien de Medici escortés d’Alamanni Rinuccini, de Pietro et de Donato Acciaioli, de Marchi de Parenzo et d’Antonio de Canosa, hommes très-lettrés. Comme ils se félicitaient de cette rencontre, on leur annonça l’arrivée d’Alberti, qui, venant de Rome, s’était arrêté chez Marsile Ficin, le plus célèbre des philosophes de son temps. Ficin habitait une villa qu’il devait à la munificence des Medici. Élevé par Cosme, lepère de la patrie, dans ce platpnicisme inauguré par Dante et mis à la mode par Gemistius Pletho, il rompit le premier avec la scolastique.

Les doctes amis résolurent d’un commun accord de ne pas retourner à Florence avant quelques jours. Ils renvoyèrent les chevaux et gravirent la