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LEON-BATTISTA ALBERTI.

démonstrations les problèmes curieux des arts qu’il professait. On s’accorde à lui donner beaucoup d’esprit, et quelques-uns de ses mots heureux ont été recueillis.

Une telle unanimité dans les louanges accordées à Leon-Battista n’a certainement rien de factice. On nous le représente encore comme un esprit jaloux de s’instruire aux sources même les plus humbles. Il interrogeait l’impression que causaient à des enfants les productions de son crayon. Il questionnait les artisans et les amenait à parler de leur métier pour en faire son profit. C’est ainsi qu’après un entretien chez un fabricant de lunettes, précieux instrument qu’avait inventé à Florence, quelque cent ans plus tôt, Guido Salviati, il découvre des lois d’optique à l’aide desquelles il fabrique les premiers dioramas. Son talent de peintre lui permit d’atteindre à un degré d’illusion qui stupéfiait ses contemporains. Les Grecs surtout, transfuges de Constantinople, qui, familiarisés avec l’aspect de la mer, en retrouvaient les effets saisissants dans l’instrument d’optique de ce Florentin de génie, ne pouvaient exprimer assez leur admiration.

Cet esprit inventif se manifesta en mainte occasion. Il trouva une méthode pour déterminer la profondeur de la mer, d’après le temps que met