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LES TROIS GLISSADES.

« Jack a dit qu’il y aurait un grand pain de sucre à notre disposition et que nous ferions assez de nougat pour pouvoir en emporter chez nous quand nous en aurons assez mangé. Ah ! ils savent bien faire tout dans cette maison-là ! »

Et le petit garçon passa sa langue sur ses lèvres, comme s’il goûtait déjà le fameux nougat.

« Mme Minot est une mère comme il en faudrait à tous les enfants, » dit en passant Molly Loo qui remontait la colline en traînant son petit frère derrière elle.

La pauvre petite ne savait que trop ce que c’est que de manquer de mère. Elle avait perdu la sienne depuis bien des années, et elle sentait bien souvent combien elle lui faisait défaut. Aussi elle s’efforçait de soigner Boo avec une patience et un amour maternel exemplaires.

« Il est impossible d’être meilleur que Mme Minot, déclara Merry avec enthousiasme.

— Surtout quand elle donne des petites fêtes, » se hâta d’ajouter Joë qui craignait d’en être exclu s’il ne se montrait pas plus aimable.

Là-dessus, ils se mirent tous à rire et s’apprêtèrent à reprendre leurs jeux, car le soleil se cachait, et le vent devenait trop froid pour leur permettre de les continuer bien longtemps. Bientôt on put les voir passer tous, les uns après les autres, sur les différentes glissades : le solennel Frank, le grand Gustave, le gracieux Édouard, Molly Loo, les jolies petites Laure et Lotty, le maussade Joë, la douce Merry entraînant Suzanne toute tremblante, et enfin Jack et Jane les inséparables.

Chacun débordait de cette joie exubérante qu’amène