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LES MÉFAITS DE FRANK.

à ma place. Je payerai tout ce qu’il y aura à payer, bien entendu.

— Allons-nous être grondés ! soupira Gustave ; mais nous l’avons bien mérité.

— J’espère que personne n’en aura rien dit à ma mère, reprit Frank. Si je ne le lui apprends pas moi-même, elle me croira perdu. »

La faute qu’ils avaient commise sembla seulement alors lui apparaître dans toute son énormité.

« Quand j’ai vu arriver la locomotive, dit Gustave en frissonnant, j’ai bien cru que tout était fini. Nous aurions été perdus si vous n’aviez pas eu tant de sang-froid, » ajouta-t-il en regardant Frank avec admiration.

Maintenant que c’était passé, Gustave trouvait qu’ils avaient tout de même accompli une action d’éclat.

« Aurons-nous une amende ou de la prison ? demanda Frank d’un ton piteux.

— Je ne serais pas étonné que nous eussions toutes les deux. Savez-vous que ce n’est pas une bagatelle que d’enlever une locomotive ! Quels accidents auraient pu arriver par notre faute, pensez donc !

— C’est effrayant ! Comment ai-je pu faire une pareille folie ! gémit Frank déplorant, mais trop tard, d’avoir succombé à la tentation.

— Courage, Frank ! Je ne vous abandonnerai pas ! »

Mais Gustave n’était pas moins affligé que son ami, et tous deux se croyaient à jamais déshonorés.

Qu’était devenu Joë pendant ce temps ?

Il était resté consterné en voyant passer la locomotive devant lui, et aussitôt, revenu de sa stupéfaction, il avait couru de toute la vitesse de ses jambes préparer