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JACK ET JANE.

bal, le feu d’artifice et les illuminations étaient ce qu’il y avait de plus attrayant dans le programme de la fête.

Molly mit sa robe de tarlatane bleue ; Jane sa robe blanche avec des nœuds rouges. Elle ne pouvait pas danser ; mais, loin de s’en plaindre ou d’être maussade, elle s’absorba dans la joie de son amie, ce qui la rendit aussi heureuse que si elle eût pu prendre sa part du plaisir.

C’est une méthode excellente et qu’on ne saurait trop appliquer.

« Puisque je ne danse pas, dit Jane aux jeunes gens qu’elle connaissait, tous ceux d’entre vous qui m’auraient invitée seront tenus d’inviter Molly à ma place. »

Grâce à elle, Molly ne manqua pas une danse. Elle semblait un petit papillon bleu tournoyant et tourbillonnant dans les valses et les polkas, et, dans les moments de repos, elle revenait dire à Jane tout ce qu’elle avait vu ou entendu.

À neuf heures, les maisons pavoisées furent illuminées ; les arbres étaient parsemés de rangées de lampions de couleur, et les bateaux, de lanternes vénitiennes. Mme Cox emmena Jane dans une voiture découverte pour qu’elle pût tout voir sans se fatiguer. La petite fille croyait rêver. Ce fut bien autre chose quand on tira le feu d’artifice sur mer. Les feux de bengale rouges ou verts, les soleils et les chandelles romaines éclairaient la baie comme des myriades d’étoiles de couleur.

Jane, émerveillée, ne pouvait se rassasier de ce spectacle.

Il fallut rentrer cependant. Tout a une fin en ce monde, même les choses les meilleures et les moments les plus doux.

Jane et Molly étaient trop excitées pour s’endormir ; les