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JACK ET JANE.

— À propos de bal, n’est-ce pas désolant que nous ne dansions pas celle année ? » soupira Merry, pendant que les petites filles s’amusaient à découper des images et à mettre les têtes des unes sur les corps des autres.

Cela produisait des résultats assez comiques, mais nous ne conseillons à personne de les imiter ; c’est un procédé qui n’a d’autre résultat que de détraquer à jamais les poupées.

« Nous ne voulons ni danser ni nous amuser d’aucune façon, aussi longtemps que vous et Jack ne pourrez être des nôtres, dit Molly.

— Oh ! moi, dit Jane, je serai guérie dans quinze jours ; mais il faudra plus longtemps que cela pour remettre la pauvre jambe de Jack. »

Elle jeta un regard d’envie sur la danseuse attachée à la muraille. Elle adorait la danse. Hélas ! elle ne soupçonnait pas combien il se passerait de temps avant qu’elle pût se livrer à son amusement favori.

— Si nous en donnions l’idée à Jack, s’écria la rieuse Molly. Envoyons-lui quelques-unes de ces belles dames, en lui disant qu’elles se proposent d’assister à son bal du jour de Noël. »

La motion fut accueillie avec acclamation.

On ajusta une tête coiffée d’un chapeau vert à une dame en jaune, assise dans un traîneau. La dame qui l’accompagnait, vêtue d’une robe de velours, d’une pelisse et d’un boa d’hermine, reçut une tête de mariée chargée de fleurs d’oranger, et ces chefs-d’œuvre furent expédiés par le télégraphe avec cette inscription sortant de leurs bouches :