Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/136

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« Rendez-vous, pirates, rendez-vous ! »

Les sauvages poussèrent des hurlements féroces et ripostèrent par une décharge de pommes de terre et d’os de poulet. Après quoi ils sortirent en masse. C’étaient les sept cousins de Rose ; Jamie même y était, et tous criaient :

« Vous êtes venus trop tôt ! c’est très mal ! Nous ne sommes pas prêts !… Vous avez gâté notre surprise !… Où est Rose ? »

Cette dernière, pleurant à force de rire, s’était affaissée sur le tas de costumes de bain en flanelle rouge, qu’elle avait pris de loin pour des carapaces de homards.

« S’il est permis de me jouer des tours pareils ! s’écria-t-elle. Ah ! les vilains garçons ! Toujours ils m’attrapent et toujours je me laisse prendre, parce que je ne suis pas encore habituée à eux ! L’oncle Alec est pire que les autres. Il jouait son rôle au naturel. Ce n’est pas étonnant que je l’aie cru !...

— Il était convenu que vous viendriez cette après-midi seulement, dit Archie. Petite mère aurait été là pour vous recevoir, tandis que maintenant rien n’est prêt. Tant pis pour vous !

— J’ai averti votre mère en partant, répondit l’oncle Alec. Rose avait senti quelque chose dans l’air, comme dit Debby, et elle ne pouvait pas tenir en place ce matin ; mais, si votre odeur de friture ne vous avait pas trahis, je l’aurais tenue à l’écart encore plus d’une heure.

— Mon siège est légèrement humide, » interrompit Rose.