Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/177

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trer généralement calme et souriant. Elle en arriva non seulement à l’aimer, mais aussi à l’estimer et à penser qu’autour d’elle on était injuste envers lui. Il lui semblait que ses cousins ne l’appréciaient pas assez, et elle se promit d’en causer avec eux à la prochaine occasion.

Cela tarda peu. Les vacances touchaient à leur fin : bientôt arriverait le moment où le pauvre Mac verrait ses amis et camarades rentrer sans lui au collège, ce qui attristait profondément cet écolier modèle, qui tenait à honneur d’être toujours le premier de sa classe. Les garçons, le voyant très abattu, redoublèrent détentions envers lui. Un jour, saisis tous à la fois d’un beau zèle, ils vinrent en corps lui faire une visite. Jamie lui apportait un panier de mûres qu’il avait cueillies « tout seul en y goûtant très peu, » ce dont témoignaient ses lèvres noires. Will et Georgie tenaient en laisse deux jeunes chiens sur lesquels ils comptaient pour se distraire dans cette chambre obscure, et, quant aux autres, s’ils n’avaient rien dans les doigts, cela ne valait guère mieux pour le malade, car ils avaient l’esprit tellement occupé du jeu de paume qu’ils venaient de quitter pour aller voir Mac, qu’ils ne cessèrent de lui en parler sans songer qu’ils lui donnaient des regrets superflus.

Rose était justement absente. L’oncle Alec lui avait imposé une promenade, car il craignait pour sa santé l’effet d’une réclusion trop prolongée. La petite fille se sentait si peu rassurée sur le sort de son malade, qu’elle ne jouit pas une minute de son excursion. Elle ne se trompait guère : à son retour, les choses étaient dans un