Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/195

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pour lui apporter un bouquet d’une telle dimension qu’elle dut renoncer à le faire entrer dans un vase à fleurs. Il fallut faire monter de la cuisine un gros pot à beurre, en grès.

En son honneur on organisa un pique-nique monstre à une cascade des environs ; les excursionnistes étaient si nombreux que, le char-à-bancs de Mme  Atkinson ne suffisant point pour les transporter, on dut louer deux autres voitures.

« Ma chère Rose, lui dit Mac en partant, je compte que vous monterez mon poney, car il n’y a guère de place pour vous dans le char~à-bancs.

— Je ne demande pas mieux, répondit Rose, qui était si bien habituée à Barkis, qu’elle ne comprenait plus son ancienne frayeur des chevaux.

— Ce n’est pas tout, continua Mac, nous devons passer par la ville et prendre à la gare un paquet à votre adresse que nous ne voudrions vous montrer qu’un peu plus tard ; si vous êtes bien gentille, vous resterez en arrière pour ne pas voir le susdit paquet.

— Je sais ce que c’est que les jours de fête, dit Rose en riant ; cela me serait très désagréable un autre jour, mais aujourd’hui je serai volontairement sourde et aveugle.

— Alors, c’est entendu ?

— C’est entendu ! »

Rose tint sa promesse ; mais, au moment le plus critique, tandis qu’elle s’était tenue à une distance respectueuse de la gare, elle crut que tante Jessie l’appelait ;