Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/206

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j’attendais seulement de vous voir forte et bien portante comme vous l’êtes actuellement.

— Vous connaissez donc des professeurs ? demanda Rose avec moins de dédain que la première fois.

— Certainement, j’en connais un excellent... votre tante Prudence.

— Tante Prudence ! s’écria la petite fille qui marchait décidément d’étonnements en étonnements.

— Oui, c’est le type de la maîtresse de maison par excellence. Bonne, simple et dévouée, uniquement occupée du bonheur des autres, elle a fait de sa maison le rendez-vous de tous ses neveux et nièces ; elle a toujours été pour eux une seconde mère, aussi possède-t-elle dans leurs cœurs une place qui ne sera jamais prise par une autre personne.

— Ma plus grande ambition serait qu’on en dît plus tard autant de moi, murmura Rose. Croyez-vous qu’elle voudra m’apprendre à lui ressembler ?

— Je n’en doute pas. Je suis même certain que cela lui fera plaisir. Mais cela vous ira-t-il à vous d’entrer dans toutes sortes de petits détails de ménage ? Pour bien commander, dit-on, il faut savoir obéir, c’est-à-dire faire soi-même, faire tout, jusqu’à la cuisine.

— Oh ! la cuisine ne m’effraye pas, au contraire ! J’aurais déjà fait des gâteaux avec Phœbé, si Debby n’était pas si grognon que je n’ose jamais empiéter sur ses domaines.

— Tante Prudence parlera à Debby, mais n’oubliez pas qu’à la campagne il est encore plus utile de savoir faire du pain que des gâteaux.