un vieillard pour m’endormir sur un journal au coin du feu.
— Chut ! interrompit Archie. Écoutez : qui est-ce qui vient d’entrer ? On dirait dans la chambre à côté.
— Bonjour, ma tante. Où sont mes cousins ?
— Dans la bibliothèque, répondit tante Jessie. Vous avez bien fait de venir, ma chérie, votre présence remplacera pour eux le soleil absent.
— C’est Rose ! s’écria Archie en faisant disparaître sa cigarette dans la cheminée.
— Pourquoi jeter cela ? lui demanda Charlie.
— Jamais un « gentleman » ne fume devant une dame.
— Possible, mais ce n’est pas une raison pour perdre une excellente cigarette. »
Et, tout en parlant, Charlie déposait celle qu’il venait d’entamer, dans l’encrier vide qui lui servait de cendrier.
« Toc, toc, toc !
— Entrez ! » crièrent à la fois les deux jeunes gens.
Rose parut, les joues empourprées par l’air vif du dehors ; elle semblait apporter avec elle dans la chambre surchauffée une atmosphère plus pure. L’air embarrassé de ses cousins la frappa tout d’abord.
« Si je vous gêne, dit-elle, dites-le-moi, je m’en irai.
— Vous ne nous gênez jamais, cousine, » répondirent-ils.
Elle s’approcha du feu, et, tandis qu’elle présentait ses mains engourdies à la flamme du foyer, elle aperçut le bout de la cigarette d’Archie parmi les cendres.