au moment où elle avait à répondre à une question, Jamie cria de l’antichambre :
« Rose, à mon secours. »
Naturellement, Rose oublia le jeu et accourut auprès de l’espiègle qui n’avait aucun mal. Elle était prise malgré ses dénégations, Quand il fallut « racheter » son gage, telle fut sa condamnation :
« Vous amènerez le vieux Mac sous le gui et vous l’embrasserez vous-même. »
Du même coup Charlie embarrassait deux personnes, car Mac avait haussé les épaules lorsqu’il avait parlé de remettre en usage la vieille coutume de leurs ancêtres. Il s’attendait à voir sa cousine se rebiffer, et il fut tout surpris de l’entendre s’écrier :
« Très volontiers. »
Mac était debout devant la cheminée ; il suivait avec intérêt la conversation de son père et de ses oncles qui discutaient politique, Rose s’avança sans embarras. Les enfants riaient à gorge déployée ; mais ils n’eurent pas le dernier mot avec elle. La petite futée prit la main de l’oncle Mac, et ce fut lui, et non son fils, qu’elle amena sous le gui et qu’elle embrassa de tout son cœur.
« Ce n’est pas de jeu ! s’écria Charlie.
— Pourquoi donc ? répondit Rose. Vous m’avez dit d’embrasser le vœux Mac. Ce sont là vos propres paroles. Ce n’est pas très respectueux pour mon oncle, mais je suis dans mon droit en en profitant. Attrapé, Charlie ! »
Tout en parlant, la petite fille arrachait le laineux paquet de gui et le jetait au feu.